chapitres 10
L’espoir survit à la destruction culturelle
De nombreux enfants ont été forcés de vivre dans des pensionnats autochtones, arrachés à leur famille et empêchés de vivre leur culture. Certains ne sont pas revenus à la maison. Heureusement, les enfants qui sont revenus chez eux ont pu viser le réapprentissage de leur langue et de leurs traditions. Cette histoire est partiellement racontée en anishinaabemowin. Veuillez écouter avec votre cœur.
Devant l’Archidiocèse de Saint-Boniface (151 av. de la Cathédrale). Tenez-vous à côté de la statue dans la cour circulaire avant, face au porche et aux escaliers.
(paroles en anishinaabemowin) |
Même si tu ne comprends pas les mots, écoute avec ton coeur. |
Lorsque je pense aux premiers jours de mon enfance, je ne peux m’empêcher de ressentir de la tristesse. |
Une tristesse si profondément ancrée que je n’en comprends que maintenant la racine, après de nombreuses années de recherche du bonheur et de l’équilibre dans ma vie. |
Les vagues de destruction créées par les écoles résidentielles ont déferlé sur plusieurs générations et continuent de frapper une nouvelle génération de personnes qui n’ont aucune idée de qui elles sont ou d’où elles viennent. |
Je suis la voix de quelqu’un dont la famille a subi de nombreux changements. On a vécu de nombreux cauchemars et moments de désespoir total. |
Nous avons continué à chercher le bonheur et avons traversé de nombreuses nuits sombres pour arriver là où nous sommes aujourd’hui. |
Ma voix porte à travers les années. Elle peut être entendue par de nombreuses personnes qui ont éprouvé les mêmes sentiments et ont été témoins des mêmes épreuves. |
J’ai été porté sur le dos de personnes qui ont parcouru un chemin que je ne pourrai jamais comprendre entièrement. |
Cette route était dure et rocailleuse. Il y avait de la peur et de la tristesse de chaque côté. |
Cette route laissait derrière elle une vie pleine d’amour, de stabilité et une riche histoire liée à la terre. |
Cette route a mené ma famille à travers des années de chaos et nous a guidée à un endroit où nous nous sommes retrouvés. |
Aujourd’hui, je suis nourrie et aimée par des personnes qui se sont retrouvées après avoir perdu tant de choses. |
Ils me conduisent sur une route pleine d’images et de sons étonnants et magnifiques. Ils me parlent dans une langue que je peux ressentir dans mon esprit. |
Cette langue me transporte vers un endroit qui me relie à mes ancêtres et à mon créateur. |
Cette connexion a toujours été là. Elle attendait que je la prenne, et que je me retrouve. |
Nous pouvons avoir de l’espoir maintenant et regarder vers l’avenir. La route sur laquelle nous marchons présentement a beaucoup de gens forts de chaque côté. |
Les générations qui nous ont portés et qui ont porté un si lourd fardeau peuvent maintenant se reposer.
Nous portons maintenant leur histoire et leur force. Nous parlons leur langue avec fierté, sachant qu’elle a toujours été là, à nous attendre.
Nous pouvons parcourir cette route avec puissance, en sachant que chaque chose nous attendait.
Nous sommes les guides maintenant : on peut montrer à nos enfants d’où ils viennent et qui ils sont. |
(Sa parl en anishinaabemowin) |
Mêm si tchu konpran pâ li mô, ikoute avek ton keurre. |
Kan j’pans ankor a li premyé jor di kan sh’ta pchi, shu pâ kapab m’anpéshi, sh’file ankor triss. |
Enne tristesse si kreuze, ke si yeink asteur, ke j’konpran divou sa vyein. |
Li vag ke kâsse toutte la, fette par li z’ikol rizidansyel, l’on pâssi d’enne jinirasyon a l’ôt, pi konchune a frappi su enne jinirasyon novel di parsonne. |
Shu la vwè di kekun, divous ke la faméye, la eu bein di shanjman. Sa lâ viku, an mass di mova rêve, pi di tan di grô dizespwerre. |
Nouzôt, sa konchune a sharshi l’boneur, pi sa lâ pâssi a traverre bein di nwitte blansh, pour arrivi divou sa li randju ojordjwi. |
Ma vwè li pluss forte, avek li z’anni. A pu êt antandju par an mass di parsonne. |
Sta ein sh’mein djure, avek bein di rosh. |
Y l’ava d’la peur pi d’la tristesse shak kôti. Ste sh’mein-lâ, lessa an aryerre, toutte enne vi ranpli d’amour, d’êt stab pi enne grande istwerre avek la terre. |
Ste sh’mein-lâ, lâ amni ma faméye a traverre di z’anni di troube, pi nôzâ amni a enne plasse, divous sa si r’trouvi. |
Ojordjwi, sh’file bein pi emmi, par di parsonne ke sta r’trouvi, apra awerre pardju telman d’aferre. |
Y m’amenne su ein sh’mein plein d’imaj, pi di son pâ kréyab pi bein bô. |
Y m’parl dan enne lang ke j’peu filé dan mon espri. Ste lang-lâ m’amenne a enne plasse, divou j’wè mi zansêt, pi mon Kriyateur. |
Ste konneksyon la toultan iti lâ, pi a m’attanda. A l’attanda ke j’la prenne, pi ke j’ma r’trouve. |
Asteur, sa peu awerre d’l’espwerre pi r’gordi l’fuchur. L’sh’mein divou sa marsh dret-lâ, lâ bein dju mond forre su shak koti. |
Li jinirasyon ke l’ava porti nouzôt pi ein fardo si pizan, sa peu s’r’pozi asteur. Si nouzôt dret-lâ, ke sharri leu z’istwerre pi leu fors. |
Nouzôt, sa li fyerre kan sa parl notte lang, paske a lâ toultan iti lâ, a nô z’attand. Sa peu alli su ste sh’mein-lâ, avek d’la fors, paske sa sé, ki l’ava kechôze ke nô z’attanda. |
Asteur, si nouzôt li gid : sa peu montri a nô z’anfan, divou ksa vyein pi ki sa li.
Desmond Mentuck, y vyein d’enne komunôti di Premyerre Nasyon Waywayseecappo, ke l’ava signi ein tretti an 1874.
Desmond l’ita ein Anishinaabe, ke fa ein wéyaj, pour rawerre sa lang ki li ni avek, pi sawerre koman ki viva, di shôze ke l’ava iti marki d’enne manyerre sarieuze, par la piriode di pansyonâ.
Y s’bâ itou pour gardee sa lang pi partaji sa kulchure, dan toutte ski lâ aferre, avek sôvi li r’sours nachurel. |