chapitres 4
Festival du Voyageur — Une histoire d’amour avec soupe aux pois
Profitez de la joie du Festival du Voyageur! C’est une célébration des cultures canadienne-française et métisse qui a lieu annuellement au fort Gibraltar. Venez goûter à la musique, à la danse, aux sculptures sur neige, à d’excellents plats et à tout ce que la culture métisse francophone peut offrir!
Positionnez-vous près de 10-20 mètres des portes d’entrée du Fort Gibraltar. Regardez dans n’importe quelle direction pendant qu’une histoire d’amour avec soupe aux poisse déroule à 360 degrés autour de vous.
Le concept d’un festival hivernal qui célèbre les Francophones du Manitoba a pris racine en 1967 chez quelques braves citoyens de Saint-Boniface qui s’organisèrent sous la bannière de la Chambre de commerce de Saint-Boniface. Ils ont approché la Ville de Saint-Boniface avec un plan dans l’espoir d’obtenir un soutien financier. Malheureusement, l’offre mise de l’avant pas la Ville ne pouvait pas soutenir une idée aussi ambitieuse. Ils devraient attendre.
L’année suivante, les organisateurs approchèrent la Ville avec le soutien de 18 organismes communautaires variés. La Ville a approuvé entièrement le plan proposé et le premier Festival du voyageur eut lieu en 1970 dans le contexte des célébrations officielles du centenaire du Manitoba.
Georges Forest reçut la tâche de promouvoir l’événement et il était déterminé que le Festival devienne une grande réussite! Tellement que ce propriétaire d’une petite entreprise, ainsi que son épouse Anita, décidèrent eux-mêmes de promouvoir le Festival partout où ils allaient, habillés comme le fameux couple de voyageurs formé par Jean-Baptiste Lagimodière et Marie-Anne Gaboury. Ils se présentèrent à toutes les stations de radio et de télévision, discutèrent avec tous les journalistes de la presse écrite, se déplacèrent pour des événements aussi éloignés que dans le Midwest américain et au Québec, posèrent pour d’innombrables photos et firent même leur épicerie tout en portant leurs costumes historiques. L’apparence emblématique du voyageur et les efforts de promotion du nouveau festival de Georges le menèrent à devenir le premier Voyageur officiel du Festival et à créer une tradition qui s’est maintenue jusqu’à aujourd’hui.
Les célébrations durèrent pendant quatre jours, du 26 février au 1er mars 1970. La communauté francophone de Saint-Boniface mobilisa plus de 4 000 bénévoles et lança une fête hivernale. Plus de 70 000 personnes participèrent aux festivités qui comprenaient un bal costumé, des courses en raquettes, des pentes de toboggan géantes, des danses et plein de musique et de nourriture traditionnelles.
Tout comme la devise des voyageurs d’autrefois le dit, le Festival a persévéré et a même prospéré en accroissant sa programmation pour inclure un symposium international de sculpture sur neige, plus de cent spectacles musicaux dans des tentes chauffées, la reconstruction du fort Gibraltar, le poste de traite de la Compagnie du Nord-Ouest (CNO), et un concours de violon et de jigue traditionnels qui continue de réunir les gens le long des rives gelées de la rivière Rouge.
C’est le centenaire du Manitoba et le lancement de la nouvelle fête d’hiver – le Festival du Voyageur. |
On s’est fait recruter, les étudiants du Collège de Saint-Boniface, pour construire un immense palais de glace au parc Provencher. |
À soir, je sers de la soupe aux pois et puis de la tourtière dans un petit kiosque. |
Mes doigts sont brulés pi mes pieds sont gelés! |
Mais, ma meilleure amie du Collège a dit : Arrête de chialer! Fais une p’tite gigue pour te réchauffer. |
Tout à coup, j’sens une main qui m’accroche le bras pi qui me tire vers un stand où les musiciens s’installent. |
J’ai trouvé votre gigueuse, annonce le gars à la grosse barbe qui m’a trainée jusqu’ici. Elle est remplie de joie de vivre, celle-ci ! |
Tout le monde m’applaudit pour mon courage. J’vois le rire dans les yeux pétillants du barbu. Ah non, mon jeune barbu! |
Si tu penses que tu vas rester debout là… je gigue, toi aussi tu vas danser! |
J’lui tiens la main si serrée que nos pas tombent au même rythme. |
Suite à notre démonstration essoufflante, le violon joue la nouvelle chanson du Festival |
(chanté) Voyageur vas faire tes bagages, c’est à l’aube que nous partirons! (applaudissements de la foule) |
Je retourne à servir ma soupe et mes tourtières. |
« C’est à peu près temps qu’ils organisent un festival pour fêter en français. » |
Il m’achète un verre de caribou pi on trinque au son du violon : « À notre festival ! ». |
Si l’santnerre dju Manitoba pi l’komansman dju Feschiival dju Wéyajeur, la novel fêt diverre. |
Li z‘ichudjyan dju Kâléj Saint-Boniface lon iti d’mandi d’bâchirre ein gro palla di glass dan l’Park Prâvanshi. |
Aswerre, ma sarvir d’la soupe ô pwâ pi d’la tourkyerre dan enne pchitte bouchik. |
Mi dwè sonta bruli pi mi pyé sonta jli! |
Mon ami, a m’dji: |
Arrêt di shyâli! Fa enne pchitte jig pour ti rishoffi. |
D’ein kou, j’file enne mein ke m’pâgne li brâ, pi ke m’chirre a enne estrad divou kli musichyein y s’einstalé. |
Ein gâ avek enne grosse barbe, y m’trenne juskisitte, pi y dji : « Ja trouvi votte jigeuze. A lâ bein d’la vi selsitte ! » |
Kan sh’t’arrivi su l’estrad, toulmond klaka di mein paske sh’ta kourajeuze. |
J’vwè l’rire dju barbu dan sé zyeu ke péchéye. |
« Ah non, mon jenne barbu ! Si tchu pans ke chu vâ resti diboutte-lâ… J’jig, saffek twé itou, tchu vâ dansi ! » |
Apra notte spektak a koupi l’souf, l’vyâlon y jou la novel shanson dju Feschival : |
Voyageur, va faire tes bagages, c’est à l’aube que nous partirons. |
J’r’tourne sarvir ma soupe pi mi tourkyerre. |
Y m’dji : « Sta bein l’tan d’ârganizi ein feschival pour féti an fransa. » Mwé itou. |
Y mashette ein verre di karibou pi, ô son dju vyâlon, on treink : « A notte feschival! » |