chapitres 9
Incendie de la cathédrale
Le 22 juillet 1968, la cathédrale de Saint-Boniface prit feu à cause d’une cigarette mal éteinte. Une foule se rassembla pour observer l’incendie qui enflamma rapidement l’église. Peu de temps avant qu’un groupe de pompiers chanceux entre dans l’église, un des clochers s’effondra complètement.
Incendie de la cathédrale sera superposé sur la cathédrale Saint-Boniface. Marchez sur le troittoire principale du cimetière Saint-Boniface. En regardant vers la cathédrale, placez-vous entre les lampes aux côtés du troittoire la plus proche de la cathédrale.
À l’instigation de Lord Selkirk, soutenu par une pétition signée par un certain nombre de résidents près de la jonction des rivières Rouge et Assiniboine, Monseigneur Plessis, évêque de Québec, autorisa l’établissement d’une mission catholique dans ce qui s’appelait à l’époque le district d’Assiniboia à l’intérieur des terres contrôlées par la Compagnie de la baie d’Hudson (CBH). Arrivant de Montréal dans un canot de traite des fourrures le 16 juillet 1818, les pères Norbert Provencher et Sévère Dumoulin, ainsi qu’un séminariste, Guillaume Edge, entreprirent leur tâche de répondre aux besoins des catholiques de la région et « d’évangéliser les nations » situées à l’ouest du lac Supérieur jusqu’à l’océan Pacifique, au nord jusqu’aux mers Arctiques et au sud jusqu’à la limite nord du diocèse de Dubuque en Iowa. Les religieux prirent possession d’une petite maison située sur une parcelle de terre cédée à la mission par Selkirk, qui est aujourd’hui bornée par la rivière Rouge entre les rues Masson et Despins et par l’avenue Aulneau à l’est.
Le 1er novembre 1818, la mission de Saint-Boniface a été inaugurée en honneur de l’évangéliste légendaire. Au cours d’un an, on a construit une église en bois rond de 9 mètres sur 15 mètres avec une seule flèche en utilisant du bois d’œuvre récolté près de l’embouchure de la rivière Sale à quelque 18 kilomètres au sud. L’église a été gravement endommagée lors de la crue de la rivière Rouge en 1826. Lorsque Norbert Provencher a été élevé au rang d’évêque coadjuteur du Nord-Ouest en mai 1822, la CBH lui offrit une subvention pour construire une structure plus importante qui lui servirait de cathédrale. Étant donné que les pierres devaient être taillées et transportées jusqu’au chantier à partir d’une carrière riveraine près des rapides de St. Andrews, à 25 kilomètres au nord, et que les maçons en pierres étaient rares, il a fallu quelque 25 ans pour terminer complètement l’importante église à deux flèches jumelles qui aurait fait la fierté de nombreuses paroisses bien établies sur les rives du fleuve Saint-Laurent au Bas-Canada. Dans un poème de 1859 intitulé Le voyageur de la rivière Rouge (The Red River Voyageur) par le poète américain John Greenleaf Whittier, un large auditoire put lire « au sujet des cloches de Saint-Boniface. Les cloches de la mission romaine, qui lancent des appels de leurs tourelles jumelées au batelier sur la rivière, au chasseur sur la plaine ». Malheureusement, le 14 décembre 1860, l’église a été détruite en grande partie par un incendie qui avait débuté dans la cuisine attenante. Des sœurs Grises et leurs jeunes aides fabriquaient des bougies pour les messes de Noël lorsque de la graisse prit feu sur un poêle.
En utilisant essentiellement les mêmes fondations et en recyclant les blocs de pierre taillés, le successeur de Provencher, l’évêque Alexandre Antonin Taché construisit une cathédrale plus modeste qui n’avait qu’un seul clocher. C’est dans cette cathédrale que les funérailles de Louis Riel eurent lieu le 12 décembre 1885. Sa dépouille, ainsi que les corps de son épouse et de leurs trois enfants sont enterrés juste à droite du site des portes principales de la « cathédrale de Taché ». Lorsque le terrain du cimetière est sec, ainsi qu’à l’automne, on peut encore voir le tracé des fondations des deux églises anciennes.
Au début des années 1900, Monseigneur Adélard Langevin, appelé plus tard « le bâtisseur » en raison de ses efforts pour donner à Saint-Boniface un certain nombre de structures institutionnelles impressionnantes, croyait que le moment était venu de construire une nouvelle cathédrale. Il croyait que la structure devrait refléter le statut de la cathédrale de Saint-Boniface comme « église mère » du catholicisme dans l’Ouest canadien et d’un diocèse qui s’étendait de la Saskatchewan à Thunder Bay en Ontario. La construction débuta en 1904 et lorsqu’elle a été terminée en 1908, la structure comprenait deux clochers hauts de plus de 41 mètres (135 pieds) jusqu’au sommet des croix, un balcon impressionnant et une fenêtre en rosace sur la partie avant de l’édifice long de plus de 99 mètres (125 pieds). Sous les plafonds voûtés étaient installés des balcons de chaque côté de la nef et un jubé impressionnant pour le chœur. Considérée l’église la plus imposante de l’Ouest canadien, elle pouvait accueillir 2 000 fidèles. Elle a été finalement reconnue comme une basilique mineure. Malheureusement, le 22 juillet 1968, l’intérieur de la basilique de Saint-Boniface a été détruit par un incendie allumé par un mégot de cigarette dans les combles. Tout ce qui est resté a été la façade, les murs de pierre et la sacristie.
Faisant face à la perte de leur cathédrale emblématique, bon nombre de paroissiens espéraient la reconstruction de la structure, qu’importe le coût. Selon l’architecte Étienne Gaboury, il aurait coûté plus de 6 millions de dollars pour installer uniquement une toiture, un nouveau plancher et des murs intérieurs, « laisse faire construire une cathédrale ». Dans la foulée des réformes de Vatican II pour l’Église catholique et en raison du coût de remplacement de la cathédrale qui avait été assurée pour une valeur d’un demi-million de dollars, l’évêque Maurice Baudoux avait une vision plus modeste. Gaboury s’est vu accorder un contrat d’une valeur de 625 000 $ à deux conditions : construire un édifice de forme carrée qui pourrait accueillir mille personnes. Ce fut la décision de Gaboury de construire une cathédrale réellement moderne dans les ruines de l’ancienne structure, une approche qui attire toujours l’admiration plus de 50 ans après l’ouverture de la nouvelle cathédrale en 1972. Conçue pour se conformer à la modernisation de l’Église après Vatican II, la cathédrale actuelle présente une ambiance chaude et accueillante à ses visiteurs qui sont souvent stupéfaits par l’interprétation du Chemin de croix par Gaboury qu’on trouve dans les vitraux. Une caractéristique remarquable est le puits de lumière au-dessus de l’autel, qui présente le Christ ressuscité, mais qui est invisible pour la congrégation. Toutefois, lorsque le soleil traverse le ciel à l’ouest, la lumière entre par la fenêtre et projette l’Image du Christ sur le mur derrière l’autel.
Des images des diverses églises et cathédrales et des notes historiques peuvent être consultées sur le mur du columbarium situé dans le coin sud-ouest du cimetière.
J’entends des cris et je cours à la fenêtre pour voir ce qui se passe. Je peux voir les flammes dans le ciel. Pour quelques moments, j’arrête de respirer. |
Ça fait un froid dans l’âme de voir brûler la cathédrale dans laquelle je me suis mariée il y a 8 ans… |
Encore pire, on vient JUSTE de célébrer le 150ème anniversaire de la mission de Saint-Boniface. |
Par le temps qu’on arrive, il y a une foule autour de la cathédrale en feu. |
Mon mari, c’est un pompier, et il essaye immédiatement de les faire reculer parce que c’est trop dangereux. Mais les gens sont trop fascinés ou embêtés pour écouter. |
Mais ils se reculent assez vite quand les morceaux de la cathédrale commencent à tomber. |
Deux pompiers avancent vers la porte de l’escalier pour monter dans la tour avec un boyau, pensant arroser le toit plus directement. |
Soudainement, les cloches s’effondrent ! Ces cloches immenses auraient pu tuer tout le monde qui montait dans la tour. |
On remercie souvent le bon Dieu quand on est femme d’un pompier… |
Les pompiers ils comprennent vite que c’est peine perdue d’essayer de sauver la cathédrale. |
Tout ce qu’ils peuvent faire maintenant, c’est de l’arroser puis essayer de protéger les édifices autour. |
C’est pas la première fois qu’une église prend feu. C’est même pas la première fois que la cathédrale de Saint-Boniface prend feu. |
Mais, il reste que de voir brûler la maison du Seigneur, c’est particulièrement ébranlant. |
On pense que c’est la cigarette d’une des personnes qui réparait le toit qui a commencé le feu. |
J’antan di kri pi sh’kour ô shâssi pour werre kousé ke s’pâsse. Shu kapab werre li flamme dan l’siel. |
Pour kuk sgonde, j’respire pu. Jâ frette dan l’âme d’werre la katidral bruli divous ke j’mâ maryé v’lâ 8 z’anni… |
Pi s’k’ita pluss pire, si kon v’na juss di silibri li 150yemme annivarserre d’la misyon di Saint-Boniface. |
Par li tan kon arrive, mon mari li ein ponpyé, y l’ava bein dju mond alantour d’la katidral an feu. |
Paske sa li tro danjreu, mon mari assèye toutte switte di ferre r’kuli. Mi l’mond l’ita tro en trans pour ikouti. |
Mé, sa rikule bein vitte kan di morsô d’la katidral lâ komansi a tonbi. |
Deu ponpyé y von prosh d’la porte d’l’eskalyé, pour monti dan la tour avec enne hoze, pansan k’y’alla arrozi l’twa djirekman. |
D’ein kou, li klosh y tonbe ! Si grosse klosh l’ara pu chuwé toul’mond ke monta dan la tour. |
Li ponpyé lâ vitte konpri ksa vala pâ la penne d’assèyi d’sôvi la katidral. |
Toutte kousé ksa pouva ferre asteur sta d’arrozi et assèyi prâtiji li bâchisse alantour. |
Spâ la premyerre fwè k’enne iglize a pran an feu. S’mêm pâ la premyerre fwè ke la Cathédral di Saint-Boniface lâ pri an feu. |
Mé werre bruli la mizon dju Seigneur li bein diranjan. |
Sa pans ke sta la sigarette d’enne di parsonne ke arranja l’twa, ke lâ komansi l’feu. D’y foi si yeink une p’chit aferre ki fait ben du troub por une grosse aferre. |